Diplômée de la Parsons School de New York, elle a grandi aux États-Unis, mais c’est sa rencontre en 2014 avec l’artiste textile Sheila Hicks qui va changer sa vie. Cette dernière lui demande de remettre des lettres à des amis artisans au Japon. Et c’est à cette occasion qu’elle découvre le tissage, décide de se former et de s’y dédier. « Pour moi, le textile était lié à la mode, à l’industrie. Au Japon, j’ai découvert des gestes, des traditions. J’ai adoré ! ». Elle va alors sillonner le monde dans le cadre de résidences dont une, en 2018, au Mobilier national. « Normalement, les artistes n’étaient pas concernés par cette résidence, mais les candidats manquaient et j’ai eu une place. Ces trois années où j’ai travaillé sur le textile et l’innovation ont été formidables. »

Celle qui a vécu à San Francisco quelques années et découvert là-bas l’univers de la tech, s’appuie sur les points communs entre sa spécialité et la technologie. « Les cartes Jacquard ont inspiré le mode binaire des ordinateurs, des ouvrières textiles ont tissé des cartes mémoires pour la NASA. Et puis, il y a cette proximité sémantique entre textile et texte ! » Après Google, le MIT lui ouvre ses portes. Elle y est désormais engagée dans des programmes de recherche ainsi qu’à l’Université du Luxembourg. « La nouvelle étape est de travailler sur des textiles qui bougent et se rétractent. Le Prix va servir à financer ces projets. Les énormes commandes, comme une tenture de 200 m² pour un spectacle à la Philharmonie, en septembre, se multipliant, je vais aussi pouvoir m’offrir un peu d’aide ! »

Chloé Bensahel © Félix Marye

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