Lucille Boitelle
En 2017, Lucille Boitelle quitte Pierre Frey pour monter son atelier. « Pendant cinq ans, j’ai réalisé pour cette maison des dessins et fait le lien entre la création et l’usine. J’ai également eu accès à d’incroyables archives. Voir ces cartons avec leurs dessins faits à la main a été une révélation. Plus personne ne travaillant ainsi, préférant le numérique, j’ai décidé de remettre cela au goût du jour et de le faire de façon indépendante. C’était un peu une folie, un défi ! ».
Elle le relève. Il lui faut quatre ans, pour concevoir un protocole autour de dessins manuels, découpés numériquement en séquences et aisément modifiables par les éditeurs. Pierre Frey, Nobilis, Casamance font immédiatement confiance à cette talentueuse peintre ornemaniste qui, durant ses études, a conjugué arts appliqués classiques, design industriel et textile. « Je suis désormais en plein développement, collaborant de plus en plus avec des architectes d’intérieur. Je ne me consacre pas seulement au textile. Je réalise également directement des papiers peints à l’acrylique. J’aime cette matière qui permet de jouer aussi bien avec des effets mats et épais qu’avec la transparence. » Son style ?
Une délicatesse, une volonté de toujours raconter des histoires, fils conducteurs de ses créations. « Ce prix arrive à un moment clé. J’ai entrepris de créer une matériauthèque où je vais répertorier toutes les nuances de mon travail et valoriser ma capacité à travailler sur de nouveaux supports, céramiques, laves… en lien avec des artisans d’art. De plus, j’achève ma résidence aux Ateliers de Paris et je vais m’installer dans un nouvel espace. Le Prix va me permettre d’avancer plus sereinement vers ce double projet. »
Lucille Boitelle © Félix Marye