« J’ai réalisé des projets fous mais j’ai maintenant un objectif : faire de la haute couture avec les mamans de mon quartier ». Mossi Traoré est un créateur-entrepreneur à la fois décidé et tendre. Et ce Prix, alors qu’à 39 ans il est bien installé avec sa marque Mossi et son école Les Ateliers d’Alix, est, pour lui, une reconnaissance de la part de sa ville.

« Je suis né à Paris. Alors, ce Prix est une satisfaction personnelle et aussi une façon de rendre hommage à mes parents, à ceux qui, comme eux, sont éboueurs ou agents de ménage. C’est une façon de dire : « Vous avez tenu le balai et désormais vos enfants font la fierté de Paris. » – Mossi Traoré

Celui qui a découvert la mode en « piquant des vêtements » a fait de l’engagement la charpente de son travail. Il intègre l’école Modart International mais il ne finit pas son cursus. Il préfère dédier sa troisième année aux expériences : stage à l’Opéra Garnier, apprentissage auprès d’une couturière indienne à la Gare du Nord et d’un couturier africain en banlieue, virées à Milan et en Inde. En rentrant, il contacte Janie Samet, autrice de Chère Haute Couture, après avoir trouvé son numéro dans l’annuaire ! C’est grâce à elle qu’il rencontre Didier Grumbach qui lui propose de défiler. En deux mois, il monte sa société, dessine, produit, présente une collection et « c’est un loupé ». On est en 2011. Mossi a du mal à digérer cet échec. Mais il rebondit, crée son école et relance sa griffe en 2017. « Aujourd’hui ma mode est portée par l’envie d’être accessible, de former, de transmettre à travers mes vêtements, mon école et des actions socio-culturelles avec des artistes. Actuellement, je suis
également concentré sur l’innovation pour transformer des déchets industriels en nouvelles fibres textiles.
» Un nouveau territoire d’engagement à conquérir.

Mossi © Félix Marye

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© Michel Dupré