Le dispositif des Prix Savoir-faire en transmission s’exporte au delà de la capitale

Avec le concours de la Fondation Rémy Cointreau, le dispositif Savoir-faire en transmission a quitté le périmètre de la capitale pour s’ouvrir à la Nouvelle Aquitaine. Une opportunité dont s’est saisie Aglaë Miguel afin de faire un stage de tuft au sein de la Manufacture Pinton, auprès de la responsable de l’atelier Sylvie Lapierre.

C’est en 1867 que Jean Pinton installe ses premiers métiers de basse-lisse à Felletin dans la Creuse, ville voisine de la célèbre Aubusson, berceau de la tapisserie française.
Depuis lors, Pinton tisse dans sa manufacture des tapisseries et tapis d’Aubusson dans la plus belle tradition du métier. 

« Si notre maison s’inscrit dans la tradition de la tapisserie d’Aubusson, elle s’ancre aussi dans la mouvance représentative des arts décoratifs de son époque. »

Liveta Coibon, responsable du site de production

En effet la maison Pinton a mis son savoir-faire ancestral de manufacturier creusois et d’éditeur de tapis et tapisseries contemporains au service de secteurs aussi variés qu’exigeants en termes techniques et esthétiques comme l’aéronautique, la restauration, l’hôtellerie ou le nautisme.

« Réputé mondialement pour ses tapisseries, Aubusson a toujours été un lieu de production de tapis. Pinton est l’unique manufacture en France à offrir cette qualité de tapis tuftés en complément du point noué. Les tapis Pinton perpétuent la tradition d’Aubusson en utilisant de la laine locale et des fils très fins, voués ordinairement à la tapisserie. »

Sylvie Lapierre, responsable de l’atelier tuft

Sylvie Lapierre a intégré la manufacture en 1998, sensibilisée par sa sœur qui y pratiquait cette technique alors que rien ne la prédestinait à y faire carrière.

« Trouver la meilleure option pour chaque projet et à chaque étape de production : le mélange de matières, l’effet de texture et l’association de coloris, qui font que le résultat fonctionne. J’aime échanger avec l’équipe de production sur la technique à utiliser pour s’approcher au mieux des effets recherchés. »

Sylvie Lapierre

Passionnée par son métier, Sylvie a été touchée par la démarche d’Aglaë qui l’a contactée pour effectuer un stage de perfectionnement sur la technique du tuft. Un type de demande peu courant, la technique n’étant pas forcément très connue et ne disposant pas de filière de formation. De plus, la situation de la manufacture dans la petite ville de Felletin semble parfois décourager les candidats.

Et pourtant, ils ont tort ! À la Manufacture Pinton, avec ses 40 salariés répartis par moitié entre la tapisserie et le tuft, l’ambiance est chaleureuse.

« J’ai été très bien accueillie par l’équipe où travaillent beaucoup de jeunes, surtout dans l’atelier tuft car la technique nécessite une bonne forme physique. La pétanque le matin à la pause de 9h ou le gâteau du vendredi matin constituent des moments conviviaux et d’intégration. »

Aglaë Miguel

Dès le départ, la relation maître/élève s’est établie sur le mode de la franchise et le dialogue s’est amorcé dans de bonnes conditions. Aglaë, fraîchement issue des Arts décoratifs a été diplômée en arts graphiques et a, durant sa formation, beaucoup fréquenté les ateliers textiles. Un sujet auquel elle a consacré son mémoire, L’artisanat textile dans le graphisme, pour lequel elle a produit une série de pièces textiles. Elle a apporté à l’atelier ses compétences techniques mais également son savoir-faire en design.

La grande technicité développée dans la Manufacture permet de satisfaire les projets à la carte pour des particuliers mais aussi bien sûr d’architectes d’intérieur pour des projets privés et pour l’hôtellerie.

Une grande chance pour Aglaë qui a pu participer à la réalisation de tapis destinés à recouvrir un séjour, en incluant l’escalier qui y accède, avec des tapis tuftés sur mesure et d’autres projets très souvent pour l’international : Etats-Unis ou Russie avec notamment un projet à venir d’une pièce de 490 m2 pour lequel Sylvie a été puiser dans les ressources infinies des archives de la maison pour trouver son inspiration.

Le stage s’est achevé fin décembre et Aglaë a choisi un autre chemin que celui de la Manufacture Pinton, ayant remporté un concours. Mais elle en a retiré une riche expérience humaine et techniqueLes ateliers tuft et tapisserie retiennent l’idée du dispositif qui leur semble parfaitement adapté.

« La durée permet une réelle acquisition en n’ayant aucune pression financière. Cela permet d’envisager sereinement l’avenir en étant certain d’avoir fait le bon choix. »

Sylvie Lapierre

En images

Aglaë Miguel à la Manufacture Pinton

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