La dominoterie, un savoir-faire unique et oublié

Nous avons rendez-vous dans l’atelier À Paris chez Antoinette Poisson. Ce trio de dominotiers : Julie Stordiau, Vincent Farelly et Jean-Baptiste Martin, est installé dans une jolie cour du 11ème arrondissement de Paris et accueille depuis le début de l’année, Jacob Debord, lauréat du Prix Savoir-faire en transmission, pour un an de stage.

En passant le pas de la porte, nous entrons dans une atmosphère mélangeant les styles : du rococo, des tissus retranscrits en papiers dominotés et des motifs plus géométriques et floraux.

Les fondateurs nous présentent leur activité : la dominoterie, des papiers peints à la main, imprimés à la planche reprenant les techniques de la gravure. Un savoir-faire unique et oublié qu’ils veulent faire revivre dans le respect des procédés artisanaux du 18ème siècle. Au-delà du papier peint, cette technique est aussi utilisée pour faire des tissus ou décorer des objets.

L’espace est aménagé avec une pièce de vente, un coin réunion pour les commandes particulières et l’atelier. C’est là que nous retrouvons Jacob, en train de travailler. Il nous présente son acolyte, une vieille presse de gravure qu’il a acheté en cassant sa tirelire. Il faut dire qu’elle est belle, imposante et très photogénique.

Nous avons voulu en savoir un peu plus sur Jacob Debord, alors nous lui avons posé quelques questions.

Parle-nous un peu de toi, de ton parcours

« Je suis graveur et imprimeur en taille-douce et en taille d’épargne. Après mon diplôme des métiers d’art (DMA) en gravure, obtenu à l’école Estienne, j’ai pris une année pour découvrir le monde professionnel à travers plusieurs stages : dans un moulin à papier, dans un atelier de gravure au burin et enfin, dans un atelier d’impression.  J’aime le monde du papier et de l’encre, voyager d’atelier en atelier. »

Comment as-tu connu le Prix Savoir-faire en transmission ?

« J’en ai entendu parler par le biais d’une amie qui l’a fait et qui a été embauchée par la suite. Ca m’a donné envie de tenter à mon tour. »

Pourquoi as-tu candidaté chez À Paris chez Antoinette Poisson ?

« C’est ma mère qui, en lisant un magazine dans la salle d’attente chez le médecin, est tombée sur un article sur cet atelier, elle m’a directement appelé et je suis venu sonner à leur porte spontanément pour leur expliquer mon projet de candidature aux Prix Savoir-faire en transmission »

Quelles-sont tes principales missions et les projets cette année ?

« Je m’occupe des impressions et mises en couleur au pochoir. C’est une technique hybride de la gravure. 

Au début de l’année j’ai travaillé pour le Salon Maison et Objet et sur le catalogue des nouvelles collections. On a également réalisé 800 feuilles pour décorer une cage d’escalier. C’était un vrai challenge de devoir imprimer une telle quantité. En ce moment, nous travaillons sur un projet de papiers peints imprimés pour aménager les espaces de vente du Château de Versailles. »

En tête-à-tête avec l’équipe…

Pouvez-vous nous raconter le déroulement du stage de Jacob, son quotidien dans l’atelier ?

« Jacob a été invité à découvrir l’ensemble des techniques et des facettes de l’activité de l’entreprise. Il travaille sur les impressions, uniques car toutes différentes. Il a également pu s’entrainer sur les finitions, qui demandent répétition et grande rigueur… Cette année de stage lui permet de continuer à apprendre et à se perfectionner. »

Envisagez-vous une embauche par la suite ?

« On ne sait pas encore, aujourd’hui les jeunes ont besoin de voir d’autres choses avant de se fixer dans un poste. »

Jacob, quant à lui nous a confié avoir quelques projets en tête, mais pas assez concrets pour être encore dévoilés.

En images

À Paris chez Antoinette Poisson ©Ateliers de Paris

© Amélie Aressi

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