« J’apprends des choses à Marion, et elle m’en apprend tout autant »

Rendez-vous à l’atelier de maroquinerie et sellerie In Cute pour rencontrer Karoline Bordas, ancienne résidente des Ateliers de Paris et sa stagiaire, Marion Dubois, lauréate du Prix Savoir-faire en transmission depuis janvier 2018.

Karoline a ouvert son atelier en 2017 situé en plein cœur du Paris artisanal, le 11ème arrondissement et fête aujourd’hui  sa première bougie. Sacs, ceintures, étuis à passeport, bijoux… Karoline, talentueuse et créative, nous présente une collection élégante et intemporelle. Les coutures sont faites à la main, c’est la spécialité de la maison. Point par point, le fil s’entrecroise et lie le cuir pour ne faire qu’un. Un savoir-faire unique auquel nous avons pu en découvrir les techniques traditionnelles. 

En tête-à-tête avec Marion

Comment as-tu rencontré Karoline ?

« Karoline avait mis un post sur Facebook dans un groupe de maroquinerie en disant qu’elle cherchait quelqu’un pour participer au Prix Savoir-faire en Transmission. Ça m’a intrigué et je suis allé voir ce qu’elle faisait. Je trouvais ça intéressant et ça correspondait à ce que je voulais faire par la suite. 

Après quelques mois en Italie, j’ai commencé mon stage chez Karoline. »

Parle-nous de ton parcours…

« J’ai fait les Compagnons du Devoir en Tour de France, en maroquinerie. Mon expérience chez les compagnons a été très industrielle, j’ai travaillé pour de grandes maisons mais jamais pour des petits artisans. Il me manquait cette expérience, de voir de près comment un artisan pouvait travailler. 

Le Prix Savoir-faire en transmission, c’est la seule façon que j’ai trouvé pour me rapprocher d’un artisan.

Je voulais découvrir et me perfectionner à la couture main. Puis comprendre comment un artisan travaille et s’organise au sein de son atelier. »

Avec Karoline

Que t’apporte Marion au quotidien ?

« Le prix était idéal car Marion était déjà pluridisciplinaire. Elle m’a énormément épaulé, elle m’apporte beaucoup au quotidien : du développement de nouveaux produits (études d’anciens gabarits, gammes…), à l’élaboration de fiches techniques et catalogues, jusqu’aux modèles finis et à la vente.

On a trouvé un rythme, un équilibre. Cela me permet de me libérer du temps, mais aussi de réfléchir à d’autres projets, que je repoussais quand elle n’était pas là. J’ai plus de temps pour la recherche client. C’est une vraie dynamique ! Je n’arrête pas de me dire comment je vais faire quand elle ne sera plus là ?  »

Sur quoi avez-vous travaillé depuis le début du stage ?

« On fait des réparations sur des sacs, ce sont des pièces anciennes, avec des montages intéressants. Là on travaille sur une ceinture de Chabbat, qui permet d’accrocher des objets utiles et personnalisables durant la fête juive.

On repense aussi la boutique de Noël, pour attirer et accueillir de nouveaux clients avec des cadeaux pour tous les budgets. Marion m’aide à  décorer la vitrine : fabriquer les éléments et les installer.

Marion m’a apporté son aide également sur le projet Manufacto de la fondation Hermès, un programme de découverte des métiers d’art dans les écoles. »

Que représente la transmission des savoir-faire ?

Marion : « C’est naturel quand on est artisan de transmettre son savoir faire, c’est une boucle qu’il ne faut pas rompre pour préserver les métiers de l’artisanat. »

Karoline : « Ayant été professeure dans un premier temps, c’est quelque chose que j’adore faire parce que ça rend actif, c’est stimulant. J’apprends des choses à Marion, et elle m’en apprend tout autant. En fait, on apprend, d’apprendre. C’est quelque chose d’extrêmement motivant. On évolue en plus dans un métier qui s’apprend en le faisant et qui développe les idées. »

Qu’aimerais-tu faire par la suite Marion ?

« Je rentre à l’ENSCI – Les Ateliers en design de produit. J’aime la matière, la maroquinerie et maintenant que je la maîtrise, je voudrais l’emmener ailleurs, et avoir un profil plus designer qu’artisan. »

En images

© Amelie Aressi

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