Linda Ouhbi

Jeune céramiste de 34 ans, Linda Ouhbi était la lauréate du Prix Visa pour Kyoto 2018, concours lancé à l’occasion du 60e anniversaire de l’accord entre Paris et Kyoto. Elle s’est rendue à Kyoto au printemps grâce à une bourse de 6000 € attribuée par la Ville de Paris.

Linda a séjourné en avril et mai 2018 dans l’ancienne capitale japonaise. Avec le soutien de la Ville de Kyoto, elle était basée au Kiyomizu-yaki-Danchi dans le quartier de Yamashina, dédié à la production de céramique. L’association Kiyomizu-yaki-Danchi fédère des ateliers et des petites unités de production céramiques ; elle a été présidée par Akito Morita, professeur de céramique à la Kyoto University of Arts. Linda a partagé l’atelier de Mamie Yamamoto, elle-même ancienne étudiante de l’université.

Dans son atelier à Pantin, Linda Ouhbi façonne des pièces en grès selon la technique du colombin. Des créations qui, chacune à leur manière, questionnent la fonction et l’utilité, mais aussi les notions de temps et de progrès. Leur aspect terreux, usé, est le résultat d’une recherche autour de l’émail, revêtement qui leur donne couleur et texture, que la céramiste poursuit dans son atelier en travaillant à partir de matières premières naturelles. Plus qu’un métier ou une recherche esthétique, Linda Ouhbi aborde sa discipline comme un mode de vie à la recherche d’un état primordial, une quête de simplicité.

Sa résidence dans la région de Kyoto lui a permis d’avoir tout d’abord une vue générale sur la céramique actuelle de Kyoto et sa région. Son souhait était de partir à la rencontre de potiers qui utilisent des techniques de fabrication ancestrales et avec lesquels elle pouvait partager des gestes, des techniques, des intentions, et peut-être des mots… La recherche a été axée sur les jarres traditionnelles de la région de Kyoto, leurs formes, leurs couleurs, leurs techniques de fabrication, leurs usages actuels ou passés, etc. Le but étant de concevoir et de produire sur place une collection de jarres inspirées de pièces anciennes.

Être sur place, c’était pouvoir toucher et travailler avec l’argile provenant peut-être du sol de la région de Kyoto même. C’était découvrir les outils utilisés, peut-être fabriqués par les potiers eux- mêmes. C’était rencontrer des artisans dans leur lieu de travail. Grande voyageuse, Linda ne connaissait pas encore le Japon et a décidé de s’y rendre par le chemin de la céramique.

Grands prix de la Création © Florent Mulot (33)
© Florent Mulot