Aujourd’hui, nous partons au cœur de Paris, à Bastille, quartier connu pour son histoire ainsi que pour ses ateliers d’artisans et d’artistes. Nous avons rendez-vous à l’atelier Catherine Polnecq dédié à la restauration de peintures à l’huile dont c’est l’unique spécialité. C’est ici que nous nous entretiendrons avec Emilie Guichet, qui a remporté le Prix Davoir-faire en transmission en 2017 et qui a, par la suite, été embauchée à l’atelier Catherine Polnecq.

En arrivant, Catherine nous présente son atelier, ouvert depuis plus de 20 ans. Elle est habilitée musées de France et travaille donc avec les monuments, les églises, toutes les administrations mais aussi avec les commissaires-priseurs,  experts et une clientèle privée de collectionneurs.

Les restauratrices qui y travaillent aujourd’hui ont pour la plupart fait un stage dans l’atelier. On ressent tout de suite une atmosphère conviviale, presque familiale.

Dans l’atelier, on se croirait un peu dans les coulisses d’un musée : des tableaux en phase d’être restaurés, des cadres, des chevalets, des palettes et des pinceaux… Avec les années et parfois même des siècles, les œuvres d’art résistent plus ou moins bien au temps.

La mission d’Emilie : prendre soin de ces tableaux pour leur redonner vie et éclat. Elle nous explique tout…

Parle-nous un peu de toi, de ton parcours

« J’ai étudié 5 ans à l’école de Condé, jusqu’à l’obtention de mon Master II restauration du patrimoine, peintures et tableaux. »

Comment as-tu connu le Prix Savoir-faire en transmission ?

« J’en ai entendu parler par le biais d’une ancienne lauréate, ça m’a donné envie de tenter ma chance. »

Pourquoi as-tu candidaté à l’atelier Catherine Polnecq ?

« J’avais déjà fait un stage ici et j’avais envie de continuer à apprendre, à me professionnaliser. J’avais beaucoup aimé mon expérience mais je sentais qu’il me manquait encore de la maîtrise.»

En tête à tête avec le maître de stage…

Qu’est ce que ça vous apporte de travailler avec votre stagiaire au quotidien ?

« Travailler avec des jeunes m’apporte une certaine fraîcheur et une légèreté. Emilie me rassure car je sais qu’elle ne fera pas d’erreurs. Si elle a un doute, elle préfère venir me voir. Je lui fais confiance, surtout pour la qualité de son travail et la maîtrise de sa palette. »

Comment décrirez-vous la transmission des savoir-faire ?

« Les études, c’est très bien pour l’aspect théorique mais il faut y ajouter de la pratique et beaucoup d’heures d’apprentissage pour se former au métier d’artisan. Je pense qu’il faut à peu près 10 ans pour être totalement à l’aise avec la restauration d’œuvres d’art. C’est un travail long, qui nécessite l’intelligence de la main. »

Comment avez-vous envisagé l’embauche d’Emilie après son année de stage ?

« Cette année d’expérience était indispensable pour assurer une maîtrise de la technique et une meilleure qualité de travail. Et c’est à la suite de cette année d’expérience que j’ai décidé de garder Emilie au sein de l’atelier. Elle a encore besoin d’acquérir de la technique en restaurant, mais je crois en ses capacités de véritable professionnelle. »

En images

© Amélie Aressi

© Amélie Aressi

© Amélie Aressi

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