« C’est un échange qui est fructueux pour l’un et pour l’autre, parce qu’elle a un regard qui n’est absolument pas le mien. J’apprends autant qu’elle en fin de compte. » – Hervé Obligi

Solène Petit, lauréate des Prix Savoir-faire en transmission 2022, a effectué son stage dans l’atelier de sculpture lapidaire de Hervé Obligi, à Montreuil.

Solène a étudié le design et l’architecture. C’est lors d’un échange étudiant en Chine qu’elle apprend à travailler le jade et qu’elle décide de se diriger vers l’artisanat de pierres précieuses. Avant de bénéficier des Prix Savoir-faire en transmission, Solène avait déjà été en apprentissage dans l’atelier de Hervé pendant presque 1 an.

« Je connaissais déjà l’ambiance de l’atelier, je savais donc que cela allait bien se passer. »

Solène Petit

De 1980 à 1982 Hervé proposait à son atelier le travail de la pierre et du bois, car il était difficile pour lui de vivre seulement de l’artisanat des pierres précieuses. Depuis 15 ans, après avoir élargi sa clientèle, il a spécialisé son atelier dans la sculpture lapidaire en création et en grande partie dans la restauration d’objets précieux.

« Cela a été ma difficulté au début et cela le sera pour Solène plus tard : arriver à se faire reconnaître assez par les potentiels demandeurs, et pouvoir accéder à la rénovation d’objet. Nous sommes vraiment dans un métier de niche ! »

Hervé Obligi

Le Louvre, Versailles, Cartier ou encore les antiquaires parisiens… La clientèle de Hervé est très variée, permettant ainsi à Solène de découvrir de multiples techniques et de parfaire son apprentissage au sein de l’atelier : « Il faut savoir que la pierre est une matière qui demande du temps. On ne peut pas contrôler toutes les réactions qu’elle va avoir, on utilise donc toujours de nouvelles techniques. Je me suis rendue compte que même avec l’année d’apprentissage que j’avais déjà effectuée, je n’avais pas forcément eu le temps de tout voir. » – Solène Petit

© Mame Bousso

Le métier de sculpteur lapidaire demande beaucoup de temps et de patience, malgré la mécanisation du matériel de l’atelier, la matière utilisée demande beaucoup de précision et d’application.

« C’est quand même assez long, on travaillait pour la maison Cartier sur des panneaux décoratifs. Pour ce genre de création, c’est environ 6 mois de travail parce qu’il faut être précis, minutieux et souvent la pierre peut casser. » 

Solène Petit

À la suite de son stage, Solène a pour projet de lancer son activité : « J’aimerais avoir une clientèle de mon côté et pouvoir faire de la restauration, devenir indépendante, pour pouvoir vivre de cet art et accéder à des pièces prestigieuses. »  – Solène Petit

Si l’apprentissage de Solène pouvait se résumer en deux mots ce serait confiance et autonomie. Avec Hervé et grâce aux Prix Savoir-faire en transmission, c’est l’ensemble du métier qu’elle a appris, de l’artisanat au fonctionnement d’un atelier, choses qui lui seront très profitables pour ses projets futurs.