« Je veux travailler la pierre sous toutes ses formes. »

Timothée Chalazonitis, lauréat 2021 des prix Savoir-faire en transmission, a effectué son stage auprès de Luc Talarn et Hugues Moncelet, en gravure sur pierre.

Après des études en Design Graphique aux Arts Décoratifs puis aux Beaux Arts de Paris, Timothée s’oriente vers la gravure. Ce parcours, hors-norme pour ce métier, plaît à Hugues. 

« Il vient pas de chez nous et c’est ce qui est intéressant. Il vient avec d’autres idées, d’autres sources d’inspirations. »

Hugues Moncelet
© Timothée Chalazonitis

Son lieu de travail ? Le Père Lachaise, où il effectue des gravures sur des sépultures commandées par les familles des défunts.

« On a du travail tous les jours mais on manque de bons graveurs »  – Hugues Moncelet 

© Timothée Chalazonitis

Une longue conversation sur l’évolution du métier aura rythmée cette visite auprès des deux artisans : les nouveaux outils qui remplacent peu à peu, tristement, le travail de la main, les formations qui se font de plus en plus rares…

« Le CAP Tailleur de pierre a été retiré, la mention complémentaire de Graveur sur pierre aussi. C’est assez compliqué aujourd’hui de se former et on a perdu trop de jeunes en chemin. »

Hugues Moncelet

« Au fur et à mesure, on arrive à reconnaître des gestes, des signatures, les différents matériaux utilisés, la force qui est mise dans la gravure. Et on se rend compte qu’il y en a de moins en moins qui prennent le temps de graver avec soin. » — Timothée Chalazonitis

© Mame Bousso
© Timothée Chalazonitis

Timothée poursuit son propos en nous partageant ce qui lui plaît dans la gravure : le geste de transmission. Un nom, une image, un symbole… un objet qu’on laisse à l’épreuve du temps.

« Ce qui est long, et le plus important, c’est le tracé. Faire attention à la courbe, à l’espace, à la lumière ». Pour ce faire, il s’aventure à des dessins à l’avance sur papier… encore et encore.

« J’ai du mal avec certaines lettres mais je persévère ! »

Timothée Chalazonitis

« Ici, on a la chance d’avoir des anciens qui viennent juger notre travail, le challenger. »— Hugues Moncelet

© Timothée Chalazonitis

En dehors du père Lachaise, le duo travaille sur la création de mobiliers pour des acteurs privés. « On fait de la sculpture, des tables, des pieds avec des ornements, de la dorure… ».

Ils travaillent également sur un projet pour le Printemps des cimetières, qui se déroulera au Père Lachaise le 22 mai 2022.

À la suite de son stage, Timothée souhaiterait garder son rythme de travail actuel, avec un mi-temps au cimetière et le reste pour répondre à d’autres opportunités professionnelles.

En images

© Timothée Chalazonitis

© Timothée Chalazonitis

© Timothée Chalazonitis

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