Il est intarissable sur son métier de laqueur. Des origines à l’École Boulle où il découvre par hasard les décors de surface, dont la laque, parce qu’il n’a pas pu intégrer l’atelier marqueterie, discipline qui pourtant le fascinait, à la reprise d’un atelier rue de Montreuil à Paris, Nicolas Pinon, veut tout raconter. Car chaque étape correspond à un degré de plus dans sa connaissance inégalable des techniques liées à la laque. Ses voyages au Japon font partie des chapitres incontournables. Durant le premier, en 2006, il rencontre des artisans spécialistes de sa matière fétiche. Durant le second, en 2007, il passe trois mois, en immersion chez un maître : « une expérience folle ! ». À son retour, Nicolas a pourtant du mal à vivre de son art. Il travaille pour d’autres qui préfèrent la feuille d’or et les patines.

Il faut attendre 2014, pour qu’il décide de se consacrer de nouveau à la laque, en apprenant que le laqueur Jacques Lee veut céder son atelier. Les choses ne seront pas simples et il n’aura les clés qu’en 2017. Depuis, il se concentre sur toutes les facettes de la laque végétale, du kintsugi et met une touche contemporaine et européenne dans ces pratiques ancestrales et orientales. Galeries, designers, artistes… se bousculent chez lui. Il leur faut cependant respecter les principes de Nicolas : « Dans un monde où tout va vite, mes clients doivent comprendre que la laque nécessite du temps. C’est moi qui impose le timing pour le meilleur. » Un tel enthousiasme va bien sûr de pair avec la transmission. Nicolas enseigne au Greta, à l’École Boulle et organise dans son atelier des stages destinés à un public de passionnés des savoir-faire japonais.

Projets

Création de Nicolas Pinon © Nicolas Brulez